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04sept.
2019

L’impact des embouteillages sur la productivité

L’impact des embouteillages sur la productivité

Les embouteillages ? C’est simple. On les déteste. Personne n’est jamais arrivé au beau milieu d’une réunion en s’excusant : « Désolé, mais les embouteillages étaient tellement sympas, je n’ai pas vu le temps passer. » Difficile donc, de se tromper lorsqu’on affirme que les embouteillages nuisent aux performances d’une entreprise. Mais à quel point ?

Pas besoin d’avoir un diplôme en économie pour deviner les effets négatifs des embouteillages. Ils font grimper les frais de carburant, ralentissent les livraisons et allongent le temps de parcours domicile-lieu de travail, ce qui, en plus, ajoute une dose de stress à notre quotidien.Une étude a même révélé que rester coincé trop souvent dans les embouteillages nuit à la santé. Passer trop de temps sur la route augmenterait notre niveau de stress et réduirait la qualité de notre sommeil et de nos interactions sociales. Selon les auteurs de cette étude, l’impact de ces longs moments passés dans les embouteillages serait tel que notre salaire devrait grimper de 20 pour cent pour justifier ces heures perdues sur la route.

Les embouteillages, l’équivalent routier du cholestérol
Les embouteillages... On s’en passerait volontiers. Mais ne sont-ils pas un signe de réussite ? Par définition, les destinations les plus populaires attirent le plus de visiteurs. On se concentre souvent sur les mauvais côtés des embouteillages, comme tout ce précieux temps qu’ils nous font perdre. Mais les villes les plus engorgées sont également les villes dotées de la plus forte activité économique. Par conséquent, les embouteillages sont le signe d’un taux d’emploi élevé, ce qui est fondamentalement une bonne chose. C’est un peu comme le cholestérol. Trop de cholestérol nuit à la santé. Mais si vous n’en avez pas assez, vous mourrez. L’absence d’embouteillages est le symptôme d’une économie au point mort. Pensez au bonheur des routes vides qui traversent notre pays en cas de grève générale. C’est sympa pour une journée, mais si cela se répétait tous les jours, nous serions en pleine crise.

Un équilibre délicat
Tout comme le cholestérol, il est possible d’avoir trop ou pas assez d’embouteillages. Mais où se situe le juste milieu ? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre deux chercheurs de la KU Leuven dans le cadre d’une étude publiée l’année dernière. Ils ont découvert que l’agglomération d’entreprises au cœur d’une même zone présentait de nombreux avantages stratégiques, tels que la réduction des frais de transport et des délais de livraison. Et ces avantages ont à leur tour des effets positifs sur les performances et la productivité de ces sociétés. Néanmoins, l’augmentation du nombre d’entreprises au sein de ces zones aggrave encore l’engorgement de nos routes. Une conséquence néfaste qui vient grever l’effet positif des agglomérations d’entreprises.

Cette étude révèle que dans le cas d’une entreprise de taille moyenne implantée dans une grande ville, les effets négatifs des embouteillages contrebalancent totalement les conséquences positives des agglomérations d’entreprises. Pour la ville de Bruxelles, les deux chercheurs ont même établi que les effets négatifs des embouteillages étaient deux fois supérieurs aux avantages qu’offrent ces agglomérations.

Les solutions anti-embouteillages
Face aux effets négatifs des embouteillages sur la productivité des entreprises, les chercheurs louvanistes considèrent que toutes les stratégies sont bonnes pour lutter contre ce fléau routier. Ils se déclarent favorables à une taxe kilométrique intelligente ou à un autre système de péage mis en place par les autorités et soulignent toute l’efficacité de la taxe anti-congestion appliquée à Stockholm. Les entreprises peuvent elles aussi contribuer au désengorgement des routes en proposant des horaires flexibles et le télétravail à leurs collaborateurs. Et pourquoi ne pas tenter le « bus-bureaux » doté du Wi-Fi ?